Young-Chan Ko

Il est documentariste, profondément, un documentariste d’enquête à sa manière. Et pour cela il utilise la vidéo et parfois la photographie, les captures d’écran ou les images de synthèse.
Il s’inspire beaucoup de faits divers. C’est toujours un lieu spécifique qui le décide et le lance, le fait démarrer. Si une chose l’intrigue, l’interroge assez, il n’hésite pas et se rend sur place trois ou quatre jours et il étudie. Parfois il se fixe une mission qu’il appelle une auto-mission. Puis il part en voyage pour l’exécuter sur place. Il cherche, travaille, enquête, repère, construit, en enregistrant des voix et en filmant des gens et des lieux. Il s’intéresse à la mémoire des lieux, à la mémoire des individus, aux incidents, aux accidents, aux paysages comme aux esprits qui semblent les habiter.
Quand cela prend (comme on dirait d’un arbre qui, une fois planté, a pris) il revient sur place encore et encore. Voilà comment il opère.
Il voudrait importer des histoires d’ailleurs jusqu’ici.
Il a beaucoup appris de Bertille Bak, Tacita Dean, Raymond Depardon.
C’est toujours à la suite et grâce à des voyages qu’il a réalisé ses pièces. Au fond, la majeure partie de son travail s’effectue sur place, quand il va chercher le matériau. Les marais salants en Corée du sud, une mine d’or en France (mine d’or de Salsigne, il explore un des villages miniers : Villardonnel) et un village abandonné près de Limoges (Courbefy).
Il se déplace et c’est dans l’expédition, le mouvement, qu’il travaille, beaucoup plus que dans son atelier. Son outil et sa nécessité c’est le voyage. Il est si attiré par le déplacement qu’un jour il a voulu déplacer un paysage. Et il s’est fixée cette mission : déplacer un paysage. Ainsi a-t-il recueilli de l’eau de mer près de Nice pour ensuite prendre la route vers le col de Tende. Parti à pied pendant quatre jours, il a transporté l’eau de mer jusqu’en montagne, pour espérer y créer une petite montagne de sel.
Young Chan Ko cherche à trouver des liens entre le passé et le présent et c’est dans le processus qu’il a le plus de satisfaction, quand il fait des échanges avec les lieux et les êtres humains.

JPO

Né en 1989.
Vit et travaille à Paris.

young-chan.ko@villa-arson.school

Sim solel

2018, Vidéo HD / 2K, son, 10'31

Dessins

2017, dessins 3d, dimensions variables

Espion du paradis

2016, installation-vidéo (vidéo HD / 2K, son, panneau en bois, télé, photo d’AHAE contrecollée, 7 indices), vidéo : 5'13 ; panneau : 200 x 200 cm

Sans titre (marais salant)

2016, animation 3d, 5'22

Paysage dépaysé

2017, édition, 52 pages, 15 x 20 cm