Ils travaillent ensemble pour concevoir, réaliser, mettre en scène des performances et les filmer, le tout avec une esthétique potache assumée et revendiquée.
Il y a peu d’objets manufacturés dans leurs installations-décors et ils fabriquent la plupart des objets.
Se voulant plus proches d’un bricolage, d’une façon de schématiser, styliser, ils ne cherchent pas un modelage parfait et préfèrent une imitation un peu maladroite, un rafistolage espiègle.
Leurs matériaux préférés pour l’instant sont la terre, le tissu, le mastic sanitaire industriel, le silicone, la résine, le papier mâché, l’acrylique, la peinture en bombe.
Ils ont besoin d’un public et préfèrent s’impliquer dans un travail collectif.
Parfois la façon de mal interpréter une œuvre leur donne des idées. Le misunderstanding comme creativ method. Un art du malentendu.
La Castafiore ou Divine les attire autant qu’Aline la femme de Crumb ou Pelléas et Mélisande (théâtre de Maeterlinck, opéra de Debussy) aussi bien que les spectacles de magie à la télévision. Le grotesque les séduit.
Ils se sentent proches d’artistes comme Paul McCarthy, Mike Kelley, Fischli et Weiss. Ou le duo de Lizzie Fitch et Ryan Trecartin dont les environnements protéiformes, les pièces destinées à être habitées comme des théâtres, ne les laissent pas insensibles.
Ils jouent beaucoup des stéréotypes et des clichés.
Tous les deux aiment détourner. Par exemple, dans leur dernière pièce le couple traditionnel de patineurs très genrés est à l’origine de l’idée : une patineuse obèse qu’ils finiront par estropier, manchote, décapitée, comme si Pelléas et Mélisande se retrouvaient abîmés en maison de retraite.