Sori Kim

Il y a quelque chose de la mélancolie douce dans son travail.
Bien qu’elle passe souvent par la voie légère des chansons et des détournements, l’histoire qu’elle raconte est assez autobiographique.
Elle pourrait peut-être définir son travail par : l’enfant perdue dans les mots.
Plus que des artistes, elle s’inspire de cinéastes comme Joao Pedro Rodrigues (la porosité entre les identités, les espèces et les genres, la solitude sans remède des corps) ou Sean S. Baker (Florida Project).
Elle raconte des histoires mélancoliques en vidéo, dessin, sculpture, installation, parfois en chansons ou en performances (suite de petits gestes et actions, mettre le feu à une corde, faire couler de l’eau, regarder des dessins à la lampe de poche, perdre son ourson en peluche) et l’ensemble est en grande partie intime. Son enfance, le sommeil et les rêves jouent un grand rôle dans son travail et ses histoires se rapprochent des comptines enfantines qui semblent sans queue ni tête, d’une manière assez surréaliste, inquiétante parfois (J’ai perdu le sens de la réalité… ou la sensation d’être dans un trou noir). Et la voilà qui écrit un rap en karaoké, chante en la détournant Que veux-tu ? (de Yelle) à l’intérieur d’un tube recouvert d’une peau de serpent et en dialogue avec une vidéo.
Elle aime les séries, les listes, la répétition.
Aucune pièce ne lui semble finie comme si tout était toujours en train de se développer, de muer.
Elle puise dans ses carnets écrits en français, en coréen, parfois en espagnol. Elle écrit souvent la nuit, décrit l’oreille sur l’oreiller comme le chemin du rêve et le néant comme quelque chose qui tourne, tourne.
Dans Paresseuse, karaoké de neuf minutes, des mots défilent à l’écran sur des fonds colorés, avec une musique lancinante, une histoire de rencontre ratée, d’ennui, de grande solitude et de peur de rater sa vie.
Dans le prochain projet de Sori Kim il y aura des serpents.

JPO

Née en 1990.
Vit et travaille à Paris et Shanghai.
Elle participe au programme post-diplôme Offshore 2018-19, à Shanghai.

ksori@hotmail.co.kr

Paresseuse

2017, performance (karaoké rap), installation (vidéo, son, couvertures, néons, structure métal), dimensions et durée variables

Serpentina (version I de la série Cosmogonies)

2018, performance, installation, vidéo, durée et dimensions variables

Serpentina en plusieurs actes en allant au cinéma abandonné (version II de la série Cosmogonies)

2018, performance (5 actes), installation (objets, éditions), dimensions et durée variables

Serpentina en allant à l’amphithéâtre (version III de la série Cosmogonies)

2018, film, performance, vidéo, dimensions et durée variable

Serpentina en allant à l’amphithéâtre (version IV de la série Cosmogonies)

2018, film, performance, vidéo, dimensions et durée variables

L’Oreiller

2016, installation-vidéo, dimensions et durée variables

Peluche

2015, Affiches, 21 x 29,7 cm

Du sommet de la tête jusqu’au bout du menton

2014, installation (dessins, sculpture en terre, cassette et lecteur de cassettes), dimensions et durée variables