Ses outils sont le téléphone, l’ordinateur, un peu de sérigraphie et un drone. A sa façon, il a quelque chose de l’entraîneur dans l’ombre. Parce qu’il organise sans trop se montrer.
Il veut rendre service, voilà son action. D’ailleurs il est très sensible aux artistes qui ont défini leurs œuvres comme des services : Hubert Renard, Philippe Thomas (créateur du fictionnalisme mouvement artistique fictif), Gilles Mahé, Arnaud Maguet, Pascal Pinaud.
Il cherche sa place et définit son travail comme organisation d’activités. Le temps, l’occupation du temps, voilà une des préoccupations centrales.
Il aime le livre de Nicolas Bourriaud Postproduction – La culture comme scénario : comment l’art reprogramme le monde contemporain et l’œuvre Snow Dancing de Philippe Parreno, issue d’animations la veille d’un vernissage. « Il n’y a pas de différence entre un événement, son image, et sa perception. Et si il existe une différence, nous ne la remarquons presque pas. La réalité est faite de cela », Vicinato, avec Carsten Höller et Rirkrit Tiravanija, 1995.
Il précise aussi que son ambition est pour l’instant plus modeste, plus pratique et directe, plus terre à terre. A la Villa Arson il a organisé un barbecue, des repas, une soirée pour la Noël, un festival de performances et un club de football : le Football club Arson villa avec deux équipes : les anciens et les nouveaux. Il a aussi monté un club de VTT. Non sans humour, il voudrait créer un label dérive pour les gens à côté de la plaque.
L’an dernier il s’est infiltré dans un espace de co-working et parfois il s’imagine chef happiness officer (travailleur chargé d’intégrer le personnel d’une entreprise par des activités communes). Pour Romain Gauthier il ne s’agit pas seulement de parler fort et d’être drôle. Marqué par le livre de Jean-Yves Jouannais, Artistes sans œuvres (ces artistes qui préfèrent leur vie d’artiste à la production d’œuvres) il imagine une manière de coaching art comme suite de l’art conceptuel.
Il aimerait ouvrir un lieu, un espace où les activités seraient redéfinies sans cesse, comme s’il n’y avait pas d’autre but que l’activité.