Lara Dirani

Elle pratique la sculpture, la photographie, la vidéo, mais n’y va pas par quatre chemins, ne s’embarrasse pas de circonvolutions. Dans ses pièces elle aime le flirt, le slow, le collé-serré, la rencontre, l’effleurement, le contact physique des danseurs, la parade amoureuse. Cela, ce désir de sensations physiques liées à la rencontre, cette excitation du début, ce proto-préliminaire, elle le traduit en sculptures, photographies et vidéos.
Sa sculpture Collé-serré se pratique, s’expérimente comme un outil qui pourrait être utilisé par deux personnes qui voudraient apprendre à se coller-serrer, à la façon d’un instrument pour extraterrestres qui, dans un stage d’initiation à la rencontre amoureuse humaine, chercheraient à s’initier à l’enlacement, pour comprendre comment deux êtres humains peuvent arriver à faire ça (se coller-serrer debout) et cela tout autour de la terre et dans toutes les cultures. Un stage, un workshop d’étreinte.
Et quand elle photographie, même la nature semble érotique : deux limaces collées l’une contre l’autre, l’érection d’un champignon, une feuille tropicale toute ouverte et trouée, pénétrée, par les cinq doigts d’une main.
Dans Combinaisons d’amoureux elle a créé deux combinaisons en scratch accrochées au mur. Dans Furr (vidéo projetée), une main aux ongles velus va-et-vient et caresse une partie de corps mal définie. Dans Cheek to Cheek il s’agit de sculptures en céramique suspendues par un câble, à la manière des premiers micros, qui se balancent légèrement. Celles-ci se posent sur l’oreille entre deux personnes joue contre joue.
Ses pièces sont chaudes mais pas pornographiques parce qu’elle se place avant l’acte sexuel, dans une espèce d’arrangement, disposition, dispositif mental prêt à la rencontre, quand l’être est aux aguets. Elle a l’amour des commencements, préfère l’étincelle à la flamme, la rencontre à l’union établie, le rapprochement des corps au langage.
Lara Dirani adore l’attirance et le moment où deux êtres inconnus se reconnaissent, cette intensité, cette chose qui envahit le corps et le cerveau au moment de la rencontre, et cela conduit sa recherche.

JPO

Née en 1994.
Vit et travaille à Paris.

lara.eldirani@gmail.com

Cheek to Cheek

2017, 9 pièces sonores en céramique, deux sorties de son chacune, dimensions variables

Banquette

2018, Assise deux places en résine couverte de chamallows fondus et d’un coulis de résine vernis, 100 x 80 x 80 cm

Collés-serrés

2017, béton, fausse fourrure et cartel vidéo, 80 x 60 x 40 cm

Entrée en passion – cocktail de bienvenue

2018, fontaine à cocktail, fleur en papier

Furr

2017, vidéo, 3'30Une partie de corps caressée par une main aux ongles velus.

Love Cake

2018, bronze, patisserie, dimensions variables

Nature érotique

2017, Photographies argentiques collées, 220 x 147 cm (chaque)

Sans titre (photographie)

Sans titre (photographie)

2016, 120 x 80 cm