Jules Dumoulin

Il réalise des vidéos mais le plus souvent ce sont des assemblages et des sculptures, avec du métal, du bois, du cuir, de la résine, du silicone. Il utilise des formes achetées ou trouvées, assez fragiles, précaires et il les installe comme pour leur donner une nouvelle vie, une nouvelle histoire.
Il apprécie le hasard et les coïncidences, les choses qui arrivent sans qu’on les attende, comme on dit les occasions, la chance. Il se sert volontiers de morceaux d’objets abandonnés (un petit bout de voiture ou de moto) parce qu’ils ont déjà vécu, comme s’ils gardaient la trace des gens qui les ont touchés ou admirés. A l’inverse, dans Summer Camp, le lit de camp en cuir est fait pour garder une trace de celui qui s’y étendrait.
Il insiste là-dessus : les objets délaissés qu’il ramasse l’attirent d’abord parce qu’ils ont été abîmés, détériorés, dégradés et que dans ces marques, ces signes, ils témoignent d’une vie déjà, d’un passé, d’une usure. Que ce soit un cadre de scooter découpé devenu table de nuit (Titsou les pouces verts) ou le capot de voiture enduit de résine et de filasse, à l’allure d’une peau d’animal mal équarri (Capot écorché). Le tout assez souvent énigmatique comme la combinaison de moto sur un serviteur en métal, derrière une plaque de verre tenue par une poutre de bois (Vitrine en ruine), ou les tiges de métal supportant un carénage de Ducati ou un pare-brise de moto (Passe-murailles, flotte analogue 1 et 2).
Il aime écrire et raconter des histoires et la littérature l’inspire. Le Mont analogue de René Daumal lui a donné envie de créer une route analogue.
Il cite Montaigne : « Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur tout autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. »
L’auteur des Papiers collés, Georges Perros, l’accompagne souvent et, comme lui, Jules Dumoulin se sent parfois bourreau de paresse.

JPO

Né en 1993.
Vit et travaille à Paris.

jules.dumoulin@gmail.com

Vitrine en ruine

2018, combinaison de moto en cuir portée par un serviteur muet de métal placé derrière une plaque de verre tenue par une poutre de bois , vitre : 210 x 140 cm ; serviteur muet : 190 cm

Summer Camp in a White Cube I et II

2016, installation, un lit 185 x 80 cm ; l'autre lit 190 x 70cm ; couverture 84 x 55 cm ; filet 300 x 290cm

Le Joujou du pauvre

vidéo, 2015 installation, 2018

Carénage

2018, sculpture-installation, dimensions variables

Capot écorché

2016, capot de voiture enduit de résine et de filasse, comme une peau d’animal mal dépecée , capot 150 x 90 cm : étais 220 cm

Calandre, attrape-cauchemards

2018, structure métallique, plaque de plexiglas, attrape-rêves en cuir, 150 x 45 cm

Cortez the Zombie Killer

2018, installation-vidéo, borne : 190 x 70 cm ; vidéo : 7'

Passe murailles, flotte analogue 1 et 2

2018, techniques mixtes, dimensions variables

Tistou les pouces vertes

2016, Table de nuit faite à partir d’un cadre de scooter découpé. Cette table supporte une “boite de culture” employée à faire pousser de l'herbe à chat., 65 x 35 cm

Tôles couvertes e mousse teintées de rouille et d’oxydation

2017, Ces tôles sont tendues sur des châssis de métal, suspendus au plafond par des câbles. Les jours entre les plaques sont comblés par des bandes de marquage au sol en goudron fondu., 240 x 127 cm

Toner passe-muraille

2018, résine acrylique sanglé à un tube de métal, phare de voiture riveté, 110 x 25 cm

Passe murailles, flotte analogue 3

2018, pare-brise de moto fixé à une tige de métal sur le pare-brise, décalcomanie d’une rose tenue dans une main., 86 x 55 cm