Jules Dumoulin
Il réalise des vidéos mais le plus souvent ce sont des assemblages et des sculptures, avec du métal, du bois, du cuir, de la résine, du silicone. Il utilise des formes achetées ou trouvées, assez fragiles, précaires et il les installe comme pour leur donner une nouvelle vie, une nouvelle histoire.
Il apprécie le hasard et les coïncidences, les choses qui arrivent sans qu’on les attende, comme on dit les occasions, la chance. Il se sert volontiers de morceaux d’objets abandonnés (un petit bout de voiture ou de moto) parce qu’ils ont déjà vécu, comme s’ils gardaient la trace des gens qui les ont touchés ou admirés. A l’inverse, dans Summer Camp, le lit de camp en cuir est fait pour garder une trace de celui qui s’y étendrait.
Il insiste là-dessus : les objets délaissés qu’il ramasse l’attirent d’abord parce qu’ils ont été abîmés, détériorés, dégradés et que dans ces marques, ces signes, ils témoignent d’une vie déjà, d’un passé, d’une usure. Que ce soit un cadre de scooter découpé devenu table de nuit (Titsou les pouces verts) ou le capot de voiture enduit de résine et de filasse, à l’allure d’une peau d’animal mal équarri (Capot écorché). Le tout assez souvent énigmatique comme la combinaison de moto sur un serviteur en métal, derrière une plaque de verre tenue par une poutre de bois (Vitrine en ruine), ou les tiges de métal supportant un carénage de Ducati ou un pare-brise de moto (Passe-murailles, flotte analogue 1 et 2).
Il aime écrire et raconter des histoires et la littérature l’inspire. Le Mont analogue de René Daumal lui a donné envie de créer une route analogue.
Il cite Montaigne : « Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur tout autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. »
L’auteur des Papiers collés, Georges Perros, l’accompagne souvent et, comme lui, Jules Dumoulin se sent parfois bourreau de paresse.
Né en 1993.
Vit et travaille à Paris.
jules.dumoulin@gmail.com