Johan Christ-Bertrand
Sa première pratique, celle qui va initier ce qui suivra, est le dessin figuratif dans des carnets. Une activité qu’il n’a pas abandonnée.
Quand il est passé du carnet à la toile (sans pourtant abandonner le carnet) et qu’il a commencé de peindre (à l’acrylique et à l’huile), il s’est demandé ce que la peinture pouvait apporter, fournir, donner (comme un arbre donne un fruit) que la photographie ne permettait pas déjà.
Sa première inspiration est celle de la bande dessinée et des dessins animés. C’est une évasion sans ambiguïté. Il aime les personnages de dessin animé, les toons surtout, ces personnages au corps indestructible, défiant les lois de la gravité et de la logique comme Bugs Bunny, Mickey Mouse, Donald, Popeye, le Loup de Tex Avery…
Dans ses toiles il peut capturer un toon et le placer en arrêt sur image.
Et parfois le mêler à une image réaliste.
Dans sa peinture l’hyperréalisme n’est pas loin, la peinture californienne non plus, mais pas seulement puisqu’il n’est pas sans lien ou affinité non plus avec Dustin Pevey, Lari Pittman (inspiré par la publicité) ou Jonathan Lasker (combinaison de motifs abstraits très colorés). Privilégiant ainsi la ligne claire, les aplats et les couleurs pop, il part d’un espace qui ressemble à une scène, à une planche, où il vient construire, poser les objets et les figures. Mais toujours très peu. Il a un protocole.
Sa préférence : les espaces vides où il peut citer et coller, joindre et disjoindre, se référer aussi bien au chat de dessin animé, à la peinture de bouquet de fleurs qu’à la Panthère rose et à Matisse.
La culture populaire est très importante dans le travail de Johan Christ-Bertrand : le flipper des bars dans Pinball Playfield, aussi bien que les dessins animés ou la décoration des meubles du XVIIIe siècle en Alsace, avec ses leurres, ses illusions, son goût du faux. La simplicité des meubles de grenier et leur modestie, leur simplicité le retiennent. Il peut alors donner un tour presque religieux à ses toiles (ainsi dans L’Annonciation).
Né en 1993.
Vit et travaille à Nice.
Il est lauréat du Prix 2018 de la Jeune Création de la Bernar Venet Foundation.
johan.christbertrand@villa-arson.school