Dong Eeg Kim
Il aime le combat, c’est-à-dire prendre des coups et en donner et se dit violent par manque de langage. A travers le Mix Martial Art commencé en Corée, il a pratiqué tous les arts martiaux (boxe anglaise, française, thaï, lutte, taekwondo, jiu-jitsu…). La violence est sa grande partenaire intime.
Au début de ses études à la Villa Arson, désireux de garder secrète sa passion brutale, il a voulu jouer l’étudiant non violent, cool, et créer des installations, des sculptures mais, il avait beau se donner une allure d’artiste paisible, mimer le débonnaire, ce n’était finalement pas son genre.
Pour sa première performance, il porte des gants de boxe et on lui lance des œufs, des tomates, qu’il esquive. Ah ! Ça fait du bien d’être soi-même.
Les outils-objets qui l’attirent : la baïonnette, la pelle, l’extincteur, surtout quand ils sont polis et chromés. Il aime ce qui est poli.
Son plaisir des sensations brutales et de la résistance physique l’emporte toujours ; en peinture il apprécie Francis Bacon. Il se sent proche aussi du travail de Florian Pugnaire (de ses références aux combats, arts martiaux, chantiers, voitures).
On pourrait appeler ses vidéos des tableaux qui bougent, tellement elles se concentrent sur un geste, une image, une sensation. Dans chacune il est question de tension, de force, d’effort. On peut voir de la lutte de jiu-jitsu brésilien, des pelles qui cassent une vitre, une corde nouée en tension autour d’un arbre. Dans l’une d’elle (aucune n’a de titre) il mêle la douceur (passer du vernis sur un plancher rouge pour préparer le décor) et la violence (le fer à repasser, les mouvements de pieds pendant le combat).
Très inspiré par les images violentes des thrillers sud-coréens (les films féroces de Hong Jin Na, le Stoker de Park Chan-Wook, les scènes terrifiantes de Jee Woon Kim) il pratique souvent les gros plans associés à un bruitage très soutenu, appuyé, le tout plongeant le spectateur encore plus profondément dans la tension et la brutalité des gestes.
Et Dong Eeg Kim continue de chercher : « Avec l’art je trouve qui je suis. »
Né en 1998.
Vit et travaille à Tahiti.
dongeeg.kim@villa-arson.school