Arnaud Arini
De loin et sans conteste, son acteur préféré et favori c’est l’espace.
En général il préfère éviter les acteurs et privilégier, favoriser, une scène où les pièces peuvent s’activer seules parce qu’il déteste se mettre en scène ou mettre en scène des figurants ou des acteurs.
Il a un goût certain pour le décor et l’accessoire : Que ce soit une fausse plage dans Making Of : Beach avec un fond vert, une bande sonore et des merguez en céramique (réalistes) sur un barbecue. Ou bien une loge d’actrice à miroir, coiffeuse, mannequin, robes et chaussures à talons démesurés dans Making Of : Dressing Room.
Il dote les objets de qualités organiques : la couverture perd du liquide comme une blessure qui coule, la chemise (animée par un petit moteur) bouge seule sur son cintre, les bodys dansent. Et peut-être n’est-ce pas si déshumanisé que ça.
Il favorise le recyclage, la réutilisation, la réappropriation et récupère des objets en milieu urbain pour les ressusciter, les faire renaître dans une autre fonction, leur donner une autre place.
Parmi ses matériaux fétiches on trouverait des miroirs, des néons, des couvertures et il a réalisé un atelier éphémère, utilisant une top manta venue d’Espagne, cette couverture baluchon des vendeurs à la sauvette.
Il se sent proche de Mika Rottenberg (cette artiste attirée par les non-espaces, les lieux étranges un peu abandonnés qui n’appartiennent à personne) et des sculptures et vidéos de Florian Pugnaire dans lesquelles les matériaux semblent parfois jouer les acteurs.
Du skate il garde un goût, une attirance pour les non-lieux, les endroits occupés de façon furtive, les activités tolérées mais illégales.
Dans la vidéo « Maison poupée » Arnaud Arini rejoue un tremblement de terre dans une maison de poupée et dans Making Of : Neo Noir Town Model il crée une maquette géante inspirée de Blade Runner, en attendant de préparer une pièce autour de la pornographie, la forniphilie (le corps en meuble) et le vacuum bed (le corps sous vide enveloppé de latex).