Sharon Alfassi
Sharon Alfassi développe une pratique originale et ambitieuse qui croise différentes techniques et disciplines.
Son travail se tient en effet à égale distance de la performance sonore, de la sculpture vivante, de l’art du costume, de la peinture et de l’édition. Et tout ceci se recoupe dans des tableaux vivants qu’elle met en scène. Dans Don’t Stop Believing , il s’agit de trophées en céramique sur des socles en bois et des vases en céramique qui dessinent un paradis perdu activé par les fleurs dont parlait Laurent Voulzy dans une chanson.
Elle est attirée par un idéal pérenne de l’art, qu’elle envisage comme quelque chose de précieux, d’où l’usage de matières nobles (cuir, velours, céramique, or) qu’elle aborde de manière décomplexée. Avec humour. Du moins c’est pour l’heure son objectif. Peut-être que dans ce rêve d’immortalité se loge les bases de sa sentimentalité qui s’affiche comme le moteur de son travail.
Elle crée de nombreuses pièces qui sont des costumes comme Le Poisson électrique (costume sonore en porcelaine), Shrine for my Father, L’Apiculteur, Le Gladiateur, Dieu, Le Storyteller, Le Sadomasochiste, Les Sadboy… Chaque costume est une facette de cette intimité morcelée qu’elle met en scène et qui vient dérouler sa propre narration.
Son travail est influencé par MTV et Vogue, les icônes populaires, comme les rappeurs, les fétichismes récupérés dans le cinéma. Toutes ces images qui s’impriment sur la rétine depuis son enfance et qu’elle mêle pour établir une mythologie personnelle et surtout générationnelle.
Et, comme elle ne renie pas ses études de lettres ou ses racines, elle croise cette pop culture avec des éléments de la Genèse ou de la mythologie grecque.
Son travail s’ambitionne comme un sacerdoce, et se répète, comme des mantra, des punchlines qu’elle puise dans la musique qu’elle écoute. Et quand on lui demande quelle citation d’artiste la touche, elle évoque James Lee Byars « Je veux un temple de perles avec une porte ouverte d’une soixantaine de centimètres de hauteur qui oblige les gens à ramper pour entrer.»
Née en 1993.
Vit et travaille à Paris.
Elle poursuit une Master en Arts Politiques à Science-Po Paris (Speap).
sharon.alfassi@villa-arson.school